En matière de fonds de commerce, les cessions étaient encadrées jusqu’à récemment par une loi de 1909, renforcée en 2012. La réglementation prévoyait un délai d’indisponibilité du prix de vente fixé à cinq mois à compter de la date de l’acte de vente. C’était une absurdité.
Un décret de la loi Macron du 6 août est venu modifier cette règle au 1er janvier dernier. En réalité, la réforme n’a pas eu lieu car le législateur n’a réduit le délai que d’un mois. Et ce dans le meilleur des cas. C’est-à-dire celui où la déclaration de résultats a été déposée dans les temps auprès de l’administration fiscale.
Effets pervers de la réduction de durée de séquestre
Que s’est-il passé ? Dans l’intention, louable, de faciliter les cessions d’entreprise, les députés ont voulu réduire la durée de séquestre du prix. A la faveur des discussions en fin d’année sur la loi de finances rectificative pour 2015, l’Assemblée a donc pris le parti de faire remonter dans le temps le point de départ à partir duquel court la solidarité fiscale entre cédant et acquéreur. Solidarité fiscale qui, de facto, bloque le prix de cession.
Plus d’un siècle pour faire gagner un mois de délai aux entrepreneurs les plus à jour dans leurs formalités fiscales : les travaux parlementaires battent des records de lenteur… Or pendant ce temps, les créations de sociétés se multiplient. La question touche plus de Français qu’on ne le croit : il y a plus de 30 000 à 40 000 ventes de fonds de commerce par an. Soit au minimum 80 000 personnes concernées !
Cette chronique a paru dans la rubrique « Finances Privées » de Challenges le 21 avril 2016
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