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vendredi 19 octobre 2018

Loi Pacte : Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?






Pourquoi continuer à publier les annonces légales sur papier ? Une publication électronique centralisée au Greffe du Tribunal de Commerce apporterait une solution simple et moins coûteuse pour les entreprises. Les journaux pourraient percevoir le fruit d'une redevance, uniforme sur l'ensemble du territoire, et à taux faible.



La loi Pacte rappelle que lorsqu’on constitue une société, lors de vente de fonds de commerce ou d’une fusion de société, une insertion doit être faite dans les annonces légales pour annoncer l’opération. Cette obligation existe depuis 1909. 


Le journal des annonces légales est agréé par le Préfet du département. Il s’agit, soit de journaux locaux avec un lectorat significatif, comme Sud-Ouest, La Voix du Nord ou La Montagne. Ou de journaux locaux, avec un lectorat très limité, comme Le phare de l’île de Ré. Ces supports permettent de diffuser, par exemple, une information en Charente-Maritime, sans que personne ne la lise !


Ce système de diffusion des annonces légales est archaïque.

 Il coûte cher en importation de pâte à papier. Mais il représente une source de revenus importantes pour les journaux. Pour l’administration, c’est un système épouvantable. Des équipes de fonctionnaires lisent les annonces légales toute la journée, région par région ! Ils vérifient qu’il n’y a pas d’opposition à faire. Ce système, enfin, coûte cher aux entreprises.


Une redevance au profit de la presse


Le diagnostic est connu. Au cours du mandat du Président Sarkozy, il avait été envisagé de supprimer les annonces légales publiées de cette façon dans les journaux. Premier point, il faudrait conserver une redevance au profit de la presse. Il suffirait de prévoir que toute publication d’une annonce légale donne lieu à une taxe, qui soit uniforme sur l’ensemble du territoire, et à un taux faible.


Cette taxe serait reçue par le Tribunal de Commerce compétent et reversée au journal du choix de l’entreprise. Si elle veut financer Le phare de l’île de Ré, l’entreprise est libre de le faire. L’insertion coûterait 200 ou 300 euros, au lieu de 1000 euros, à l’entreprise. Le journal recevrait sa subvention et subirait, en outre, une moindre charge de papier.


Une publication électronique moins coûteuse


Second point, il suffirait de prévoir que le Greffe du Tribunal de Commerce compétent publie sur son site les informations nécessaires à la connaissance du public et les notifie aux administrations compétentes qui doivent être informées, notamment les impôts, l’Urssaf et les Caisses de retraite.  


Il serait, en effet, tellement plus simple que la publication des annonces légales soit informatisée. La publication électronique présenterait l’avantage d’être rapide et moins coûteuse, tant pour les journaux, que pour les entreprises et l’administration. Et les journaux conserveraient une source de revenus importante, en particulier la presse d’opinion.


Centraliser la publication au Greffe du Tribunal de Commerce


La loi Pacte prend acte du problème. Mais, au lieu de supprimer ce système, le texte prévoit un tarif de publication dans la presse fixé par l’État et l’introduction d’un support informatique au sein du média, censé coûter moins cher. L’annonce peut donc rester publiée sur le site du Phare de l’île de Ré…


Mieux vaudrait que la publication des annonces légales soit centralisée par le Greffe du Tribunal de Commerce, de La Rochelle en l’espèce. Pour s’informer sur une vente de fonds de commerce en Charente-Maritime, il suffirait de consulter ce serveur. Le Greffier peut, en outre, avoir la mission de notifier l’information aux administrations compétentes.


La solution proposée par la loi Pacte ne résout pas le problème. Le sujet peut paraître, certes, un peu terne, à ceci près qu’une vente de fonds de commerce coûte aujourd’hui entre 2 et 4000 euros de frais de publication à une société. Une fusion coûte de 10.000 à 30 000 euros d’annonce légale, ce qui est considérable ! Ce système de publication génère, en outre, une masse de papier qui pèse en termes d’importation, donc sur la balance des paiements.


Une exception française et un archaïsme


Nous sommes les seuls en Europe à conserver un système de publication des annonces légales sur papier. Tous les autres pays ont informatisé la publication de leurs annonces légales.


Encore un effort Messieurs les Parlementaires.




           Bernard MONASSIER
                                                                       Président de BM FAMILY OFFICE
                                                                   Vice-Président du Cercle des Fiscalistes