Les gouvernements Sarkozy, comme Hollande, ont décidé que les
contribuables qui gagnaient de l’argent – trop d’argent - devaient subir une
surtaxe sur les hauts revenus. 3 % sont ainsi ponctionnés en plus du barème de
l’impôt sur le revenu (IR) de 250 à 500 000 euros, et 4 % au-delà.
Résultat, l’imposition n’est pas seulement de 45 % au-delà de 150.000
euros, niveau de la tranche marginale, mais peut grimper jusqu’ à 49 % plus la
contribution sociale généralisée (CSG) sur certains revenus ! Plus-values
mobilières et revenus sur capitaux mobiliers sont particulièrement concernés,
qui représentent plus de la moitié de l’assiette taxable.
Or, depuis l’instauration de la « contribution exceptionnelle sur
les hauts revenus » en 2011 les recettes fiscales plongent sur cette
tranche. En 2012 les recettes de l’IR s’élevaient 630 millions d’euros. En
2013, le chiffre est tombé à 522 millions avant de plonger à 369 millions à
2014 selon les statistiques de Bercy. En outre, le nombre de foyers concernés
se réduit comme peau de chagrin. Et l’administration s’étonne…
La raison de cette fuite est très simple : les quelques
25 000 contribuables fortunés concernés par la pérennisation de cette
mesure, d’abord votée comme « exceptionnelle », ne veulent pas subir
plus 50 % de prélèvements. Ce qui peut aisément se comprendre. Soient ils
partent ou ils font en sorte de diminuer leur revenus et d’éviter de réaliser
des plus-values pour réduire l’assiette fiscale pour ne pas passer la barre des
50 % d’impôts. Pour ce faire, ils puisent dans leur capital. Les chefs
d’entreprises plafonnent, par exemple, leurs salaires et réduisent le montant
des dividendes distribués. Dans certains cas, les actionnaires minoritaires
peuvent décider « d’arrêter de jouer », contraignant parfois à
des cessions d’entreprises au profit de groupes étrangers, avec leur inévitable
lot de délocalisations.
La gauche, comme la droite, a cruellement tort de négliger les effets
pervers de cette surimposition sur l’économie. C’est une atteinte
supplémentaire au potentiel de croissance, déjà très lourdement contraint, de
notre pays du fait de décisions totalement ubuesques. Et un lourd défi à la
logique économique.
Bernard
Monassier est président de BM Family Office
et vice-président du Cercle des fiscalistes
Plus de chroniques sur Cercle des
Fiscalistes
Retrouvez BM
Family Office sur Facebook @BMFOffice
et Twitter @OfficeBm
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
N'hésitez pas à réagir en apportant votre expertise sur le sujet