Le
titre de cette chronique devrait interpeller le lecteur.
Quel
rapport entre la SNCF et ce media ? Ce rapprochement paraît saugrenu,
voire inconvenant.
Et
pourtant que se passe-t-il à la télévision depuis plus de 10 ans ?
Les
Français se sont découvert une passion pour les émissions de télé-réalité, les
retransmissions de compétitions dans tous les domaines – sportif, culturel ou
ludique. La fin de la saison pour « The Voice » et la suspension
brutale de l’édition annuelle de Koh Lanta pour des problèmes d’agression
sexuelle laissent les Français comme orphelins. Les responsables des chaînes
télévisées et leurs annonceurs broient du noir.
Heureusement,
l’année télévisuelle va être sauvée par la prochaine retransmission du
championnat du monde de football.
Cet
engouement du public pour ce genre d’émission ne devrait-il pas interpeller les
commentateurs de la vie politique, les leaders politiques mais aussi les
syndicalistes ?
On
devrait se demander s’il n’y a pas là un phénomène de société qui serait un
indicateur de l’évolution de la mentalité de nos concitoyens.
Quel
est le constat ? Des millions de Français se passionnent, débattent en
famille, au bureau, des mérites, des qualités, des défauts des candidats
participant à ces différents jeux.
Cela
ne met-il pas en lumière le goût et l’intérêt de nos compatriotes pour la
compétition, c’est-à-dire en fait la concurrence ?
D’aucuns
pourraient se gausser de cette analyse digne de propos de café du commerce en
rappelant qu’à Rome, il y a plus de 20 siècles, les jeux étaient déjà l’opium
de la Vox populi : « Panem et circenses ».
Cette critique mérite d’être analysée et
décortiquée.
Il
faut aller plus loin dans cette analyse de l’évolution de notre société et
vérifier ce qui se passe en dehors du petit écran. Quel est le constat ?
Il est sans discussion possible : on assiste depuis une dizaine d’années à
l’explosion du nombre d’auto-entrepreneurs, à une vague de création de maisons
d’hôtes, à l’essor stupéfiant des locations meublées par des plateformes comme Airbnb, à
l’envolée des adhérents à Uber, mais aussi à la multiplication des startups
françaises.
Tout cela démontre une volonté grandissante
d’entreprendre chez nos compatriotes, mais il n’y a pas d’esprit d’entreprise
sans acceptation de la concurrence.
Celle-ci apparaît désormais comme une valeur
fondamentale de notre société. Le succès de ces émissions télévisuelles n’est
donc que le reflet de l’évolution de la mentalité française.
Nos syndicalistes semblent refuser la concurrence. Or,
si cette évolution sociétale semble être une tendance lourde de notre
société : n’auraient-ils pas intérêt à faire évoluer leur doctrine ?
A défaut, ne pourraient-ils
pas être relégués dans les placards de l’histoire ?
Bernard MONASSIER
Président
de BM FAMILY OFFICE
Vice-Président
du Cercle des Fiscalistes